Lise Martin et l’influence
de Passe-Partout

Lise Martin - Photo de courtoisie

Photo de courtoisie

Lise Martin dans une scène de la nouvelle quotidienne jeunesse L’île Kilucru, qui sera présentée dès l’automne sur les ondes d’ICI Télé et de Télé-Québec.


Article par : Yan Lauzon

Paru dans : Le Journal de Montréal
Date : 4 juin 2022

La télévision a joué un rôle primordial dans la vie d’une toute jeune Lise Martin. Le petit écran québécois lui a été salutaire quand est venu le temps pour la comédienne de quitter sa Guadeloupe natale et de poser les pieds sur le sol de la province. Des souvenirs, elle en garde beaucoup.

Lise, quelles émissions jeunesse vous ont marquée ?

Oh mon Dieu ! Il y en a tellement ! C’est difficile de choisir. Traboulidon, pour les changements d’univers et son aspect théâtral, Bobino pour Bobinette ainsi que Iniminimagimo pour la magie des contes, les comédiens et le côté théâtral aussi. Mais je dirais que l’émission qui m’a le plus marquée reste Passe-Partout, première génération.

En 1982, ma famille et moi quittions la Guadeloupe pour immigrer au Québec. J’avais 3 ans. Ma maman était mère au foyer, donc pas de garderie pour moi. Les personnages de Passe-Partout ont été mes premiers amis imaginaires et mon premier contact avec la culture québécoise. Je reste convaincue que cette émission a grandement contribué à mon intégration et à ma compréhension du nouvel environnement dans lequel ma famille s’installait.

Quels sont vos plus beaux souvenirs télé liés à l’enfance ?

Tous les rituels qui entouraient ces moments. Il y avait quatre postes de télé. Les émissions étaient à heures fixes. Il fallait s’organiser pour ne pas les manquer ou même se lever plus tôt. J’aimais profiter de ces moments de solitude avec ma couverture préférée de Walt Disney sur le canapé et plonger dans mon imaginaire avec ces émissions pour ensuite reproduire les scènes et les jouer dans ma chambre.

Regardiez-vous beaucoup la télé lorsque vous étiez toute jeune ?

La télé était un point de rassemblement dans la maison et donnait lieu à des moments de rires collectifs et de complicité. J’aimais sentir que les tensions familiales, s’il y en avait, disparaissaient. C’est en écoutant Poivre et sel et Samedi P.M. que j’ai compris que je voulais devenir comédienne. J’écoutais mes parents rire avec tellement de plaisir. Nous avons quitté la Guadeloupe dans des circonstances difficiles… J’étais heureuse quand je sentais mes parents détendus.

Y a-t-il un personnage qui vous a influencée ?

Passe-Montagne et Grand-Mère, dans Passe-Partout. C’étaient les personnages qui nous racontaient des histoires. Depuis un an, je me promène dans les écoles pour faire la même chose. Je raconte des contes éducatifs que j’ai écrits et je propose ensuite aux élèves des activités. Ma façon d’aborder les enfants, la façon de me présenter à eux et mes activités sont grandement influencées par ces deux personnages.

Que pensez-vous de la télé jeunesse d’aujourd’hui ?

Il y a de beaux produits, mais je la trouve parfois trop propre. L’émission qui m’a le plus plu reste Kaboum, justement parce que j’y trouvais une liberté dans le jeu des acteurs, dans l’écriture et dans l’humour que je n’avais pas vue depuis longtemps. C’est pour la même raison que j’aime autant L’île Kilucru [nouveauté dans laquelle elle joue et qui est attendue cet automne à Télé-Québec et ICI Télé, NDLR]. Les créateurs ont eu l’audace de créer un magnifique personnage joué par mon bel amoureux, Marcel Leboeuf : Trollilo, un troll agriculteur bourru, plein de défauts, mais hyper attachant […] J’aime les personnages imparfaits.

Référence : Journal de Montréal